Portrait : Amélie, micro-aventurière, passionnée des coins les plus paumés de France

undefined 11 décembre 2019 undefined 13h01

Juliette Darmon Martinet

2 jours pour vivre, c’est le recueil d’Amélie Deloffre, une aventurière dans l’âme qui a mis toute son énergie à l’écrit. Cette jeune passionnée a le goût des choses simples. Sa vie est une vraie aventure et ça fait plus de 15 ans qu’elle n’a jamais le même emploi du temps. Fédératrice, Amélie vit à 100 à l’heure et démocratise l’aventure pour sortir de la routine quotidienne en s’adressant à tout le monde : pourquoi ne pas se déconnecter le temps d’un week-end ? Pourquoi ne pas organiser des grandes vacances d’une autre manière ? On a rencontré l’aventurière, et elle nous raconte son histoire. 

Alors qu’Amélie est tombée dans la marmite de la micro-aventure étant petite, cette jeune aventurière autodidacte de 32 ans a décidé de sortir son premier ouvrage de 300 pages mi-octobre. Non, ce livre n’est pas un guide, mais bien une ode à la vie sauvage que cette passionnée nous partage. Le but dans ce livre, tout comme son média 2 jours pour vivre qu’elle a lancé en 2017, est de mêler amour des mots et du grand air. En plein essor, la micro-aventure est le fait de ne partir pas loin et pas cher, sans avoir besoin d’une lourde organisation et sans même être un grand sportif. C’est tout simplement partir au grand air, avec les moyens du bord, et pratiquer des activités de plein air accessibles à tous.

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Son livre, c’est 34 micro-aventures en France, 50 néo ou pro-aventuriers, 4 portraits anonymes féminins et masculins entre 20 et 45 ans aux profils bien différents, mais aussi un abécédaire de « beaux maux » pour appréhender l’aventure de la meilleure des manières. Pourquoi le mot « galérer » ou encore « imprévu » est trop cool ? Amélie l’explique dans son livre. Elle nous partage également tous les renseignements pratiques pour se lancer à son tour, des conseils sur où dormir, où manger, par où passer, quoi emporter… Elle prévoit toujours le strict minimum avec un itinéraire organisé et le matériel requis. Pour le reste, elle se laisse guider par son instinct et ses envies. « Ne pas prévoir, c’est ça l’aventure », nous confie l’auteure.

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Aujourd’hui Amélie Deloffre est une vraie référence dans le milieu de la micro-aventure et elle inspire de nombreux citadins stressés, en mal de grand air et d’activités, ceux qui croient qu’aventure signifie grand voyage. Elle prouve qu’il n’y a pas besoin d’aller au bout du monde pour déconnecter, et qu’avec un simple sac à dos, on peut se laisser porter par des voyages hors des sentiers battus à deux pas de chez soi. « Le principal c’est d’oser et ça c’est à la portée de tout le monde », affirme l’aventurière. En nous faisant découvrir une France méconnue, de la randonnée dans la pampa auvergnate au van trip dans le Pays basque, le tour du Mont Pilat à mobylette, la cabane perchée au fond du Vercors ou encore la descente du Doubs en canoë, elle prouve le nombre infini de destinations cachées à découvrir lors d’une escapade de deux jours.

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Après deux à trois colonies par an lorsqu’elle était plus jeune, Amélie part en micro-aventure à 17 ans pour la première fois. À la suite d’une opération du genou, elle part en vélo pour démarrer sa rééducation, accompagnée de ses deux meilleures amies. C’est depuis chez elle dans le 94, qu’Amélie et ses amies parcourent des dizaines de kilomètres en vélo, se transformant rapidement en centaines. L’envie de partir de plus en plus loin l’envoûte et avec un simple sac à dos, les moyens du bord et son vélo, Amélie part chaque week-end jouir de sa liberté à quelques heures de Paris. « J’avais 17 ans, c’était la folie de la jeunesse, on se sentait libre, sans responsabilité, sans limite. Il y avait un lac gelé à quelques centaines de kilomètres, on partait le traverser. C’était une période incroyable et c’est là que mon goût pour l’aventure a explosé. » Toute la semaine, elle réfléchissait à ce qu’elle allait faire le week-end ; manque d’argent pour prendre le train, son vélo est rapidement devenu son meilleur ami. Mais à l’époque où Amélie ne vivait que pour les micro-aventures, c’était loin d’être un mode de voyage ancré dans les mœurs. Aujourd’hui, l’auteure nous confie avoir noté un vrai changement dans le regard des autres, concernant l’aventure. Rouler et voyager en vélo est très développé de nos jours, mais ça l’était beaucoup moins il y a 15 ans. « Pendant que mes camarades pensaient à faire la fête, je lisais des livres et partais sur mon vélo découvrir les alentours. Les gens ne me comprenaient pas. Aujourd’hui, je vois de l’envie dans leurs yeux et j’adore partager mes expériences avec ces apprentis – ou non – aventuriers. Ils trouvent ça cool et ont eux aussi envie de lâcher prise en partant à l’aventure. Mettre de côté l’organisation trop carrée, souffler, même deux jours. Partir avec une tente, un duvet, quelques vivres et un réchaud et puis pour le reste, on verra bien. Personnellement c’est ma raison de vivre, mon oxygène. »

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À 21 ans, elle part ensuite traverser la Patagonie chilienne et argentine, seule, avec un vélo acheté au Chili comme unique compagnon. Traverser le monde à vélo était son rêve et après avoir économisé pendant 3 ans, la jeune passionnée l’a réalisé. « Bien que personne ne m’ait soutenue, je devais le faire. Je suis partie de Santiago du Chili et j’ai fini à Ushuaia, après 3000 km en deux mois et demi. Je n’avais pas du matériel de bonne qualité, et ça a été très difficile. J’étais timide maladive à l’époque et c’était un vrai défi, un voyage initiatique. J’étais seule, en complète autonomie, j’ai cassé mon porte bagage un nombre de fois incalculable, j’ai pleuré encore plus de fois, mais je suis remontée et c’est ce genre d’expérience qui te fait positiver. L’aventure c’est se retrouver face à soi-même, c’est la capacité à en chier et à rester positive en toute circonstance. Non tu ne meurs pas d’avoir mal aux jambes ! Cette positivité d’esprit s’acquière avec les galères, on finit toujours par trouver une solution. Et cette philosophie, je l’applique dans ma vie de tous les jours. L’important est de ne jamais lâcher l’affaire. » À son retour d’Amérique Latine, Amélie se fait la promesse de repartir avant ses 30 ans pour un long périple. À 27 ans, elle part pour la traversée d’Amérique du Nord cette fois, toujours à vélo, du Canada jusqu’au Mexique pendant six mois.

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L’aventure longue distance, autrement dit les vacances à l’autre bout du monde bien organisées, et les micro-aventures, qu’elle considère comme un vrai mode de vie, sont complémentaires selon Amélie. « Ce sont deux modes de voyager différents mais complémentaires. Les hôtels c’est sympa mais dormir dehors l’est encore plus. C’est l’idée avec l’aventure, on marche notre matériel à la main, sans savoir où on va dormir le soir, c’est assez excitant. 50% de l’aventure c’est quand même la nuit en bivouac. Aujourd’hui je peux dormir n’importe où, je mets mes boules Quies et je suis sereine. Je le suis même plus en pleine nature, qu’à proximité des villes ! Mais cette sérénité j’ai mis beaucoup de temps à l’acquérir. »

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Sa passion pour l’aventure a permis à cette ancienne timide maladive de s’ouvrir au monde et aux gens. L’aventure et le collectif sont aujourd’hui sa raison d’être. Fédératrice de micro-aventures, elle est aujourd’hui une vraie source d’inspiration pour de nombreux travailleurs à la recherche d’imprévu, de déconnexion, d’authenticité et de rêve. Tout néo-aventurier, sportif du dimanche, positif et joyeux est le bienvenu pour deux jours et une nuit à la belle étoile. Selon elle, certains deviennent même monomaniaques des aventures une fois qu’ils ont commencé !

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Dans son livre, Amélie revalorise des territoires français peu connus, en pleine nature. En mettant en avant des destinations peu habituelles, elle souhaite lisser le tourisme de masse et décloisonner les zones et les saisons. Et quand on lui demande comment elle choisit ses prochaines aventures, sa réponse est plutôt inattendue : « Je prends une carte et je regarde ce qui me tente. Puis je creuse un peu l’itinéraire et voilà. L’aventure doit venir de moi, je ne sais pas me poser devant Netflix, c’est comme ça que j’occupe mon temps libre. »

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2 jours pour vivre - Editions Gallimard Voyage
Prix 25€