Découvrir la lumière nordique de Copenhague en un week-end

undefined 7 avril 2023 undefined 20h03

Sarah Leris

La capitale du Danemark et la région qui l’entoure regorgent de trésors cachés. En seulement deux petites heures avec Transavia, je quitte la grisaille parisienne à l’assaut de la très charmante Copenhague. Je pose mes valises au 25hours Hotel, boutique-hôtel installé dans une ancienne usine de porcelaine du XIXe siècle et dont la verrière dépasse mes fantasmes d’appart' les plus fous. Trêve de rêverie, je défais mes valises dans une chambre colorée et je commence à sentir ces bas rayons du soleil qui m’avaient manqué, cette lumière des pays nordiques qui rend tout plus beau, puis je descends m’installer chez Neni, la table israélienne de l’hôtel, où s’enchainent déclinaisons de houmous maison, aubergines cuites au charbon, soupe de lentilles comme celle de maman ou le fameux sabich de Tel Aviv. Mon voyage commence fort.


Petite Sirène, canaux et lumière d’hiver

Pour démarrer en trombe, je file me promener le long du canal et je lorgne les petites maisons aux mille couleurs qui le longent. Si les touristes sont nombreux en pleine après-midi, au lever du soleil, les rues sont désertes et je flâne doucement jusqu’à rejoindre un bateau de Hey Captain qui m’attend pour partir à la découverte de la ville depuis mon point de vue préféré : l’eau. Pendant deux heures, je tombe amoureuse de la douce Copenhague où la vie paraît paisible, je découvre des saunas sur l’eau et j’arrive même à m’approcher de la statue de la Petite Sirène pendant que les touristes enchaînent les photos. Un coup de moteur, et me voilà sur une petite île  accessible au public, au nord de Copenhague, où se trouve l’ancien fort Trekroner presque à l’abandon mais dont la visite vaut le détour et où les locaux se pressent aux beaux jours.

Le déjeuner se fera au café du Glyptotek, plus important musée de sculpture de la ville où dévorer un smørrebrød avant de se perdre dans la collection constituée par Carl Jacobsen, fondateur de la brasserie Carlsberg, près de Tivoli. Rodin, Degas, Monet, Van Gogh… Les œuvres sont folles et l’architecture à couper le souffle : là, dans la serre abritée par une grande verrière (encore !), difficile de se croire en ville les rayons du soleil traversent les carreaux pour finir sur la fontaine en marbre, et on pourrait y rester toute la vie.

Aussitôt la visite terminée, je ne loupe pas l’occasion de traverser la rue pour filer dans les jardins de Tivoli où la magie des fêtes, c’est toute l’année. Dans le parc d'attraction le plus visité et l'un des plus vieux au monde – qui a même inspiré le premier parc Disney aux États-Unis –, je me jette sur les marrons chauds et une barbe-à-papa et je surmonte l’attente pour grimper dans une montagne russe. Mais sa particularité, c’est que le parc est aussi un sublime jardin historique, véritable oasis de verdure en plein centre-ville, avec des parades quotidiennes, des concerts, une grande roue, un carrousel aérien et tout un tas de restaurants qui défilent le long des petits chemins de terre. Je fais vite, car un dîner en grande pompe m’attend chez Höst, LE coup de cœur de ce séjour. 

Récompensé par de nombreux prix dont le Restaurant & Bar Design Awards à Londres pour son design nordique distinctif créé par Norm Architects, le restaurant est une bénédiction totale. Là, entre tables rustiques en bois, murs blancs et lumière chaude, se joue un bal de cinq services tous plus touchants les uns que les autres, une cuisine pure, végétale, un bouillon clair de champignons qui hante encore mes pensées, un mille-feuille de légumes, des surprises, du moderne, des saveurs franches et audacieuses… à accompagner de vins nature soigneusement sélectionnés. Folie.

© Chris Tonnesen

Ma deuxième journée m’embarque en direction d’Elseneur, à quelques kilomètres de Copenhague, où se trouve le château fortifié de Kronborg face à la côte suédoise, décor de Hamlet ou presque, où vivaient autrefois les rois et reines. Une visite incroyable, des salles gigantesques où avaient lieu d’interminables banquets et festivités, des chambres d’époque et une vue sur l’Øresund, détroit qui sépare le Danemark de la Suède. J’enchaîne en redescendant vers le Musée M/S Søfart à deux pas de là, qui met en lumière l'histoire maritime et commerciale du Danemark, mais surtout, qui est un véritable bijou architectural, un bâtiment souterrain unique, moderne et absolument impressionnant.


Art moderne et maison de maître

Prêt à avoir le souffle coupé par l’un des plus beaux musées du monde ? J’aimerais lui trouver des défauts, être plus mesurée, qu’importe, vous n’avez pas le choix : faites-moi simplement confiance et foncez au Louisiana. Ce musée, installé dans une maison de campagne aux murs blancs, abrite quelques-unes des plus belles expositions d’art moderne. C’est à Humlebæk, sur la côte du Nord de Sjaelland, à une petite demi-heure de Copenhague, que s’érige ce lieu hors du temps, équilibre parfait entre architecture, art, nature et modernité. L’intérieur d’abord, baigné de lumière, pôle culturel bourré de charme aux longs couloirs dans lesquels se perdre avant de tomber, au hasard du chemin, nez à nez avec un Giacometti ou une salle de Yayoi Kusama.

Les jardins, ensuite, où flâner entre les œuvres dispersées ça et là, surplombant la mer et offrant une vue dont on ne se lasserait jamais. Le Louisiana, s’il est tant populaire, a ce petit supplément d’âme qui fait les plus grands – regardez-moi ces baies vitrées qui se fondent dans la nature, ces matières brutes et ce bois prédominant, ces étendues d’herbe, havre de paix et de détente, ces œuvres sublimes, cette lumière qui touche le cœur. L’expérience est riche, surprenante, les expositions temporaires sont nombreuses et de haute qualité, bref, la villa Louisiana volera votre cœur comme elle a volé le mien.

© Kim Hansen

© Kim Hansen

Quand la faim se fait ressentir, il est l’heure de rejoindre la capitale. Impossible de terminer mon séjour sans un passage chez Popl, fast-good de burgers signé Noma, le meilleur restaurant du monde, rien que ça. À l’origine un pop-up de burgers et un bar à l’été 2020, l’adresse a finalement perduré avec une belle offre de street food et de sauces dans lesquelles trempouiller ses frites, des produits frais et de qualité et de jolies options vegan. On salue la démarche.

Je consacre ma dernière matinée à une visite guidée du centre de la ville sur les traces de la série danoise absolument mythique Borgen, j’apprends le fonctionnement de l’espace politique du pays, redécouvre l’architecture de la ville, me perds dans Christiania, la ville dans la ville entièrement autogérée, fais un brin de shopping dans le fameux Magasin du Nord et dans le quartier de Nørrebro et tombe même sur un sauna-débat en pleine rue, longeant un canal, une espèce de petite maison sur roues qu’on peut louer à l’heure et où je me réchaufferais bien quelques minutes alors que les flocons commencent à tomber sur ma veste pourtant épaisse. Le déjeuner se fera chez Selma, dont le design est aussi mignon que les smørrebrød qui défilent dans mon assiette, les recettes sont fraîches et surprenantes, c’est validé.

Je rentre en France dépaysée comme jamais, promets de revenir fissa fissa et, sur le chemin du retour, suis déjà nostalgique du pays le plus heureux du monde. Ça tombe bien, ouverte depuis octobre dernier, la ligne Paris-Copenhague de Transavia permet de rejoindre la capitale danoise en deux heures. Décidément, Shakespeare avait tort, rien n’est pourri au royaume du Danemark.

© Mellanie Gandø

Transavia propose de rejoindre Copenhague au départ de Paris-Orly, à raison de 4 vols par semaine (les lundis, jeudis, vendredis et dimanches), à partir de 39 euros TTC l’aller simple.