Sur les traces du Japon typique en quatre jours

undefined 16 octobre 2018 undefined 12h45

Joanna Lemanska

Est-il nécessaire de passer au moins 2 semaines dans un pays pour vraiment bien profiter du séjour et s’imprégner de la culture locale ? C’est sans doute mieux, surtout lorsqu’il s’agit de destinations lointaines, mais il s’est avéré que même en 4 jours il était tout à fait possible de découvrir le meilleur du style de vie et de la culture japonaise. Tout cela grâce à Tokyo Luxey, une agence basée à Tokyo et composée d’une petite équipe très dynamique et bien organisée.


Après 12h de vol et une bonne nuit de sommeil, la journée du lendemain a commencé tôt le matin. Une fois présentée à mes deux guides, je suis partie au plein cœur de Shibuya, un quartier que j'avais envie de visiter depuis bien longtemps. Nous avons commencé par la gare de Shibuya et la statue de chien Hachiko se trouvant juste en face. Une jolie histoire d’amitié est à l'origine de ce petit monument, mais ce qui m'a plu le plus, c'était le fameux carrefour de Shibuya, magnifique à voir et à photographier.



Après le déjeuner j’ai continué la balade dans Takeshita-dori, une rue particulièrement animée du quartier de Harajuku, le fameux berceau de la culture "kawaii". Les boutiques avec des vêtements tout à fait improbables, les cocktails multicolores, les innombrables stands avec des crêpes et même une barbe à papa gigantesque arc-en-ciel, on y trouve absolument tout ! Je pourrais y passer des heures, mais ayant un planning assez serré, j'étais déjà en direction d'un quartier localisé juste à côté.





Trop souvent quand on parle de Harajuku, on pense à Takeshita-dori alors qu'il est tout aussi intéressant de se balader dans les petites ruelles aux alentours, qui font partie d'Ura-Harajuku. Dans cette zone piétonne, on trouve plein de boutiques indépendantes et des cafés qui créent une ambiance très agréable. Il y a aussi beaucoup moins de monde, ce qui permet de profiter pleinement de la promenade.



Dans le quartier de Daikanyama, localisé pas loin de Shibuya, je suis tombée sur la maison Kyu Asakura, une résidence privée construite en 1919. Elle est magnifiquement préservée et donne un bel aperçu d'une maison traditionnelle japonaise. Avec son architecture en bois et le jardin méticuleusement entretenu, c'est un vrai joyau caché du quartier.





En pleine forme pour un vol matinal à 7h40, ce n’est pas sans regret que j'ai quitté Tokyo après seulement une journée. Telles sont les contraintes des séjours extrêmement courts, mais en même temps quelle joie de découvrir un tout nouveau lieu, complètement différent du Tokyo effervescent.

Direction la préfecture de Shimane, située à l’extrémité ouest de l’île de Honshu.

La découverte a commencé avec une visite au grand sanctuaire d'Izumo - un sanctuaire shinto parmi les plus importants du Japon. Un temps pluvieux ne faisait qu'ajouter du mystère à l'ambiance religieuse qui y régnait. Grâce aux guides, j'ai appris qu'une fois par an, les divinités s'y réunissent pour décider, entre autres, des relations amoureuses des humains. Rien d'étonnant donc à y croiser plusieurs mariages...




J’ai regagné des forces lors d'un déjeuner délicieux au Heiwa Soba. Je ne pouvais pas imaginer un meilleur endroit pour déguster une des spécialités de la région : Izumo soba. Sous ce nom se cache un plat composé de nouilles de sarrasin, fréquemment servi dans un bol à trois niveaux. Aux nouilles savoureuses et d'une couleur légèrement plus sombre que d'habitude, on ajoute des garnitures et un peu de sauce, on mélange le tout et on déguste. Ensuite, on verse la sauce restant dans le bol au-dessous, tout en ajoutant des garnitures fraîches et encore plus de sauce. Un repas simple et raffiné à la fois.

Un tour en bateau qui était prévu pour ce jour-là n'a pas pu se faire en raison du mauvais temps. En réalité, avant de faire ce voyage, je ne me rendais pas vraiment compte que le mois de septembre était si pluvieux. D’autant plus que le typhon Jebi venait tout juste de s’abattre sur la région de Kansai et les pluies diluviennes qui se sont poursuivies ont impacté tout mon séjour.

J’ai donc passé le reste de la journée au bord de la mer, me dirigeant petit à petit vers le village de Yunotsu où j’allais dîner et passer la nuit.





Mais la soirée était loin d'être terminée. Après le dîner, nous nous sommes rendus au spectacle d'Iwami Kagura qui se tenait au sanctuaire Ryuonzaki à Yunotsu. On a regardé deux performances. La première représentait une bataille entre Tenjin, le dieu des études, et son rival Tokihira. La suivante, pleine d'humour, racontait l'histoire d'Ebisu, le dieu des marchands et de la prospérité. J'ai passé un moment vraiment extraordinaire en admirant les costumes fantastiques des personnages et en en apprenant plus sur la mythologie japonaise, tout en rigolant avec le reste des spectateurs et en remplissant mes poches des bonbons qui tombaient de la scène.



Tard dans la soirée, j'ai été plus qu’heureuse de retrouver ma chambre à Nogawaya, une auberge fondée au début du XXe siècle. Avant de me mettre dans mon futon, préparé lors de mon absence, j'ai eu la chance de me détendre dans un onsen privé que l'établissement met à disposition. Ce ryokan magnifique possède des bassins où se déversent directement les sources chaudes naturelles environnantes. Rien ne pouvait être plus efficace pour enlever les fatigues de la journée et me préparer au sommeil.



La journée suivante fut tout aussi pluvieuse. En même temps, les averses constantes ne faisaient qu’ajouter de l’ambiance au village d’Omori, plein de charme et composé de vieilles maisons en bois. J’y ai croisé très peu de touristes, ce qui m'a permis de profiter davantage de ce bel endroit. Lors de la promenade, j'ai particulièrement aimé le temple Rakan-ji. Les âmes de gens qui travaillaient dans la mine d'Iwami Ginza reposent là-bas. De nombreux petits ponts en pierre mènent aux statues bouddhiques, abritées dans trois caves. C'est une expérience inoubliable.







Le temps est enfin venu de visiter un endroit que j'étais impatiente de découvrir : le Château de Matsue. Même si je suis déjà venue au Japon, je n'ai jamais eu d'occasion de visiter un château. Je n'ai pas été déçue. Le Château de Matsue s'est avéré à la fois très imposant et élégant, grâce aux toits légèrement courbés qui rendent la silhouette de cette bâtisse gracieuse et majestueuse. Une fois montée au tout dernier étage du château, j’ai été éblouie par une vue imprenable et panoramique sur les environs. Une occasion parfaite pour prendre quelques photos en grand angle.





Après la visite du château, je devais faire un tour en bateau sur la rivière Horikawa. Hélas, encore une fois, les plans devaient être changés suite à une mauvaise météo. On m’a donc emmenée au pavillon de thé, situé au jardin Meimei-an dans la ville de Matsue. Là-bas j’ai goûté au thé matcha accompagné de wagashi de Matsue (les confiseries servies traditionnellement avec le thé), tout en appréciant la beauté du jardin qui m’entourait ; cela fut un vrai moment de détente.







Ma dernière journée dans la préfecture de Shimane a commencé avec la visite dans le temple Gessho-ji. J'ai beaucoup aimé cette petite balade matinale, toujours sous la pluie et au milieu d'une végétation luxuriante. Parmi les arbres, j’ai trouvé une impressionnante statue de tortue sur laquelle repose une énorme stèle. Dans ce décor irréel, on m’a raconté la légende un peu effrayante liée à ce monument...





La découverte de Shimane ne serait pas complète sans une visite dans une brasserie de saké. J’ai ainsi eu l'occasion de connaître l'établissement de Yoshida Shuzo, où le patron lui-même m'a expliqué toutes les étapes de la production du saké. De l'eau cristalline, du riz d'une excellente qualité et des brasseurs habiles, voilà ce qu'il faut pour obtenir le saké exquis de la région.



Le déjeuner au ryokan Koyokan m'a réservé une belle surprise. Pour la toute première fois de ma vie j'ai eu l'occasion de goûter à la cuisine bouddhique, 100% végétarienne. Cela fut une vraie découverte gustative et je n'ai jamais mangé rien de pareil. C'était un grand plaisir de savourer ce repas hors du commun dans un établissement calme, situé à proximité du temple Yasugi Kiyomizu-dera que j’ai visité peu après.

 

 

J’ai passé les dernières heures de mon voyage en visitant le sanctuaire Miho et en me perdant dans les ruelles de Mihonoseki, un petit village portuaire tout à fait charmant. Encore plus de vieilles maisons en bois, très peu de touristes et une ambiance comme d’une autre époque, c'était idéal pour terminer mon escapade à Shimane.





Le lendemain matin, j’étais déjà de retour à Tokyo avec un drôle de sentiment d’avoir vécu 2 semaines en 4 jours seulement. Ce mélange extraordinaire d'une ville ultra moderne avec les petits villages qui font voyager dans le temps, le tout relié par une cuisine toujours excellente, n’a fait qu’aiguiser mon appétit et m'a donné envie de voir beaucoup plus de ce pays qui me fait tellement rêver.