Les 8 sites les plus radioactifs de la planète

undefined 7 juin 2023 undefined 23h10

Juliette Darmon Martinet

Les séries Chernobyl, Dark ou encore Les 100, ont influencé bien des voyageurs à aller visiter des zones radioactives. Pas vraiment conseillé, on peut ici parler de "dark tourism". Pourtant, les 8 sites les plus radioactifs de la planète sont loin d’arrêter les instagrameurs prêts à se photographier en petite culotte dans des lieux de mort... Ça fait froid dans le dos. 


Fukushima, Japon

À la suite du tsunami de 2011 au Japon qui a déclenché l’accident nucléaire de Fukushima, les Japonais ont connu le pire scénario. Cet accident n’avait jamais été envisagé ni préparé par les autorités. 3 des 6 réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima ont explosé et toute une région a ainsi dû être évacuée et la ville de Fukushima est aujourd’hui une ville fantôme. Aujourd’hui encore, la région enregistre des pics de radioactivité stratosphériques, que ce soit dans ses sols, ou dans l’eau : plus de 700 000 m3 d’eaux contaminées auraient d’ailleurs été déversées récemment dans la mer, faute de place pour les stocker.

©RyuSeungil


Tchernobyl, Ukraine

C’est de loin l’accident le plus important qu’ait jamais connu une centrale nucléaire. C’est en 1986 que le réacteur n°4 rentre en fusion. Une explosion qui le détruit dans sa quasi-totalité et libère ainsi des particules radioactives qui contamineront toute l’Europe. Les radiations émises par l’explosion de la centrale ont été 100 fois supérieures à celles des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. On considère aujourd’hui que 6 millions de personnes ont été victimes (cancers, malformations, retards de croissance) de la catastrophe, dont 70 % uniquement en Ukraine. Avec le temps, la ville de Tchernobyl ressemble à une ville post-apocalyptique. Certains voyageurs intrépides et passionnés peuvent se rendre sur place avec des voyages organisés. Une zone d’exclusion de 2600 km2 autour de la centrale limite l’accès à seulement quelques heures par jour. On considère qu’il faudra théoriquement 48 000 ans pour que toute trace de radioactivité anormale disparaisse.

©tunart


Maïlouou-Souou, Kirghizistan

Bien que ce site n’ait pas subi de catastrophe nucléaire, cette ville située dans le sud du Kirghizistan dans la province de Djalalabad, regorge de déchets toxiques dans la zone minière. L’Union soviétique y a construit une mine (fermée depuis 2006) et introduit de l’uranium qu’ils ont extrait de leurs activités nucléaires. Il y aurait environ 2 millions de mètres cubes d’uranium et une trentaine de décharges autour de la ville qui en fait un des 10 sites les plus pollués du monde. Les émissions radioactives continuent de polluer toute la région. Le comble est qu’elle est sur une zone à haut risque sismique.

©Arca Spencer


Semipalatinsk, Kazakhstan

Encore un énième endroit qui a été la cible d’essais nucléaires pendant la guerre froide entre 1949 et 1989. Un total de 456 tests qui ont intoxiqué les habitants des environs. Exposés aux radiations supérieures à celles de Tchernobyl, 200 000 habitants de l’époque furent directement impactés par les retombées radioactives. Le site a fermé en 1991.

©Raymond Cunningham


Severks, Russie

A 3600km de la capitale de Russie, se trouve Severks dans le nord du pays. Une ville qui a la particularité de stocker plus de 125 000 tonnes de déchets radioactifs dans des bassins à ciel ouvert. Le village de Naumkovo, non loin de l’usine, est particulièrement exposé aux déchets ; c’est comme ça qu’un veau naît avec deux têtes en 2006. Le vent, la pluie et les fréquentes fuites radioactives ont fini de contaminer les environs, touchant sans distinction les habitants, les troupeaux et la vie sauvage.  

©Siberian Chemical Combine


Sellafield, Angleterre

La centrale nucléaire de Sellafield se situe au sud-ouest de l’Angleterre et aura fourni du plutonium pendant de nombreuses années en vue de la conception des bombes nucléaires britanniques. Les 2/3 de l’usine sont aujourd’hui contaminés et les côtes irlandaises touchées par les tonnes de déchets toxiques déversés chaque jour dans la mer d’Irlande. On parle de 8 millions de litres de déchets radioactifs, qui font de cette mer la plus polluée au monde. Depuis 2003, la centrale nucléaire a cessé son activité et a été totalement démantelée en 2017.

©Maxian


Hanford, États-Unis

Ce site est le plus radioactif des États-Unis, considéré comme la "poubelle nucléaire" du pays. Ce lieu situé dans le sud de l’État de Washington est réputé pour avoir produit le plutonium contenu dans les deux bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki. Il détient plusieurs mètres cubes d’eaux contaminées et des millions de déchets toxiques. Mais le dernier réacteur a été fermé en 1987. En mai 2017, un tunnel rempli de substances toxiques s’est effondré sur le site Hanford, et 5000 employés ont été obligés de rester confinés dans l’usine en évitant soigneusement de manger et de boire. Ce lieu vaste comme 15 fois Paris est ouvert aux visites.

©chelseacove


La côte somalienne

La Somalie accueille de lourds déchets radioactifs, et la mafia s’est servie du laxisme des autorités pour se débarrasser des détritus de sociétés suisses et italiennes, plutôt que de les stockers dans des usines prévues à cet effet. Près de 600 barils radioactifs et nuisibles à la santé de l’Homme seraient enterrés ou coulés le long de la côte somalienne. Le tsunami de 2004 aurait déplacé certains fûts sur de longues distances et aurait de ce fait, mis en danger les pays voisins.

©mb.dkn