Tourisme de masse : ces sites mythiques que l'homme met en danger

undefined 23 avril 2019 undefined 18h28

Raphaëlle Orliange

Au cours des vingt dernières années, le nombre de touristes n'a cessé de croître. L'Organisation mondiale du toursime (OMT), précise que « le secteur connaît une croissance ininterrompue des arrivées depuis huit années consécutives ». Le tourisme de masse est l'une des causes majeures de la dégradation de l'environnement. De ce fait, certains sites ont du limiter leur fréquentation, et dans certains cas, l'interdire complètement. C'est le cas du Mont-Blanc, d'un canyon islandais, de Maya Bay et de bien d'autres lieux qui ne tarderont à se rajouter à la liste. 

Le Mont-Blanc limite le nombre d'alpinistes par jour 


Le massif du Mont-Blanc est le troisième site naturel le plus visité au monde accueillant plus de six millions de visiteurs. Au vu de ce nombre considérable de visiteurs, le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex avait exigé une régulation touristique il y a quelques mois et vient tout juste de se concrétiser. Ainsi, dès l'été 2019, le nombre d'alpinistes sera limité à 214 par jour. Ces derniers devront réserver une place dans un des trois refuges mis à leur disposition. Aussi, une brigade de gendarmerie sera chargée de veiller au respect de la limitation et si besoin, de donner des contraventions

©YuG


Le Machu Picchu croûle sous le poids du tourisme
 


Sanctuaire historique et cité des Incas
situé à plus de 2 000 mètres d'altitude, le Machu Picchu accueille des miliers de visiteurs par jour. Compté parmi les Sept Merveilles du monde, le Machu Picchu est victime de sa beauté. Site incontournable lors d'un voyage au Pérou, des miliers de pieds foulent le sol de la citadelle inca et contribuent à en fragiliser ses constructions. Depuis le 1er janvier 2019, les règles se sont durcies : les visiteurs doivent arriver à un horaire précis pour une durée précise. La présence sur le site est limitée à 4 heures. Le nombre de visiteurs est limité à 2 673 par créneau. 

©Anton Ivanov


Le canyon Fjardrargljufur en Islande, victime de son succès


Depuis que ce site a servi de décor à un clip de Justin Bieber en 2015, la fréquentation touristique n'a cessé d'augmenter au fil des années, comptant autour de 300 000 visiteurs en 2018. Merci Justin. Selon Daniel Freyr Jonsson, conseiller au département pour la conservation de la nature, « les infrastructures n'ont pas été prévues pour un nombre aussi élevé de visiteurs [...] le sentier est complétement boueux et les visiteurs marchent en parallèle du sentier, endommageant rapidement la végétation ». L'agence islandaise pour l'environnement a ainsi décidé d'interdir au public l'accès au canyon jusqu'au 1er juin. 

©Michal Durinik


L'île de Pâques, Rapa Nui limite les séjours touristiques à 30 jours maximum


Depuis août dernier, la Chili propose des mesures de restriction dans le but de préserver ce joyau naturel, culturel et archéologique, qu'est l'île de Pâques. Ainsi, les Moaï, géants de pierre de l'île, seront préservés au mieux puisque différentes mesures ont été prises. En effet, les séjours touristiques ne pourront s'étendre au-delà de 30 jours (soit trois fois moins qu'avant). De plus, les touristes seront obligés de remplir un formulaire spécial, de fournir une attestation de réservation dans un hôtel ou une carte d'invitation d'un insulaire. Aussi, les touristes devront impérativement présenter un billet-retour afin de pouvoir séjourner sur l'île. 

©Bryan Busovicki


Maya Bay, décor du cultissime film La Plage avec Leonardo Di Caprio, ruinée par les touristes 


Depuis qu'elle a été le décor du film La Plage avec Di Caprio jeune en 2000, Maya Bay en Thaïlande accueilllait pas moins de 5 000 visiteurs par jour. Aujourd'hui, la plage est désormais interdite d'accès depuis juin dernier. L'afflux touristique avait détruit une grande partie de l'écosystème du site :« les coraux écrasés par les bateaux et leurs ancres mouraient peu à peu, et la plage disparaissait sous le poids des miliers de touristes foulant le sable blanc quotidiennement ». Un décor plus vraiment paradisiaque donc... Néanmoins, depuis que l'interdiction d'accès a été mise en place, certains coraux ont commencé à se regénérer.

©Eric Pasqualli


L'île de Komodo interdite aux touristes pour empêcher la contrebande 


À partir de janvier 2020, l'Indonésie va interdire l'accès à l'île de Komodo afin d'empêcher la contrebande des dragons, la plus grande espèce vivante de lézards au monde. Très recherché par les trafiquants, le dragon de Komodo est malheureusement en voie de disparation. En mars dernier, un trafic de ventes de reptiles a été démantelé par les autorités indonésiennes. Face à ce phénomène, l'accès à l'île a donc été interdit au tourisme pendant un an, dans le but de repeupler l'île de ses dragons et de permettre aux écosystèmes de se reconstituer.

©Sergey Uryadnikov